SOUVENIR TATOUÉ

tatouage / Châteaudun, Eure-et-Loire / Mai 2023

Actions artistiques et culturelles autour du tatouage

Lieu de l’action :
Centre de Détention de Châteaudun
– Eure-et-Loire

Dans le cadre de cet atelier, alors que deux étaient prévues, quatre personnes extérieures ont pu intervenir, Geoffroy PLANTIER, président de l’association La Rutile et spécialiste des questions du tatouage en milieu carcéral, Debby BARTHOUX artiste-tatoueuse experte en atelier collaboratif artistique, Jérôme PIERRAT écrivain et directeur de publication de tatouage magazine. 

La première séance intitulée « anthropologie et histoire du tatouage », a été réalisé comme une conférence avec présentation des intervenants, du programme et des nombreux livres présents. Le sujet du jour était la diversité du tatouage (tatouage de guerre, tatouage tribaux, tatouage de gang, tatouage esthétique ou thérapeutique) ainsi qu’une insistance sur l’histoire du tatouage carcéral français, les différentes significations, avec son évolution à travers le temps. Jérôme Pierrat a présenté son livre sur le sujet de telle manière a montré qu’il existe une vraie érudition à avoir sur ce sujet. Debby Barthoux parle des risques sanitaires qui peuvent exister (maladies infectieuses, mauvaise cicatrisation), ainsi que sur les règles d’hygiène obligatoire à respecter. La création des machines artisanales, des encres utilisées dans le milieu carcéral ont été évoqués. Pour finir, un échange a eu lieu autour de la façon de devenir artiste-tatoueur. En effet, nous sommes passés en France de 5 salons de tatouages en 1980 à plus de 5000 aujourd’hui, certains détenus talentueux peuvent penser à ce travail comme objet de réinsertion sociale, bien rémunéré.  Les personnes détenues ont fait preuve d’un vrai intérêt pour ce premier atelier, la glace a été très vite brisée et nous avons eu par la suite un groupe muni d’une grande concentration, actif dans la discussion et porteur d’un grand sens de l’hospitalité. 

Le deuxième jour, l’ensemble des personnes détenues ont pu créer des dessins de flash de tattoo. La technique du calque a été mise en avant jumelée avec le feuilletage des livres et des publications offertes. Un concours a été réalisé et de nombreux lots ont été délivrés aux personnes détenues en fonction de leur talent et de leur investissement (livres, magazines, pin’s, sac tot bag). Toutes les personnes se sont fortement investies dans cet atelier. Plus de 60 dessins ont été collectés au fil des 3 jours. 

Enfin, lors du dernier jour, pour la démonstration du métier de tatoueur, trois personnes (intervenants) se sont fait tatouer avec des techniques différentes. La tatoueuse a réalisé ces tatouages en expliquant chaque étape : de la mise en place du poste de tatouage avec des mesures hygiéniques précises, le matériel utilisé, le tatouage en lui-même et les soins post-tatouage.

L’ensemble des intervenants ont été très satisfaits de ces trois ateliers et de l’investissement que les personnes détenues ont porté à cette activité. Les surveillants présents ont trouvé ces ateliers intéressants et ont même participé. Enfin, les personnes détenues ont été enchantées de pouvoir participer à ces ateliers et ont donné de leur personne.

Public
  • Une quinzaine de participants assidus
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